Dieu?
jeudi 9 novembre 2006de Woody Allen
Carré Davidson
17 rue des Cerisiers – Tours Par la Compagnie des Nuits Blanches
Ils étaient neuf sur scène. Neuf à tenter de nous dire comment la création – artistique et humaine – nécessite « un début, un milieu et une fin ». De ces personnages, l'un est l'auteur d'une pièce et cherche à terminer son histoire qu'il va présenter au Grand Concours de Dramaturgie qui se propose à Athènes ce même jour. Désespéré de ficeler son drame à temps il s'entretient avec son acteur principal. Ce dernier n'y voit pas tant d'inquiétudes et propose le débat à l'une de ses connaissances : une femme dite mandatée en philosophie, apparaissant comme une érotomane vide d'esprit. L'anachronisme débute ainsi. Les spectateurs se retrouvent pris à parti(e) dans cette histoire à continuer. Des personnages viennent du Sanitas. Un nouveau personnage, le metteur en scène, a pour rôle de nous convaincre de notre irréalité : nous ne sommes que des marionnettes que lui même a créées. Déboulent alors deux hommes de notre siècle acheminant La solution pour l'intensité manquante à la pièce : Dieu surgissant d'une machine qui n'est autre qu'une poubelle.
Woody Allen plane sur cette mise en abîme de l'artiste se prenant pour Dieu. Ses obsessions et son humour se profilent dans les scènes et les dialogues. Mais... ce n'est pas lui, et là est toute la différence. La frénésie de Woody Allen n'est ici qu'hystérie; les névroses amoureuses, des étreintes triviales; et l'obsession des cent pas, une course bruyante.
Malgré tout, il faut applaudir la sincère énergie et la passion théâtrale de ces comédiens amateurs. Les remercier de nous proposer Woody Allen sur une autre scène qui lui est chère : les planches théâtrales. Illusion de la rencontre renforcée par ce minuscule et chaleureux lieu, à l'image des salles de fortune dans la bohême new-yorkaise. Un lieu à connaître, à suivre et une troupe engagée; que cela continue de vivre.
Et Dieu n'aura toujours pas le mot de la FIN.
A retenir : cette pièce sera rejouée au même endroit durant... l'Assomption en 2007. De notre côté de l'Atlantique aussi, on sait avoir de l'humour...